Cette année, pour la deuxième fois seulement, les élèves des options « langues anciennes » du collège Louis Aragon ont pu participer au Festival Européen Latin-Grec (FELG), qui se tient chaque année à Lyon à la fin du mois de mars, avec de très nombreux événements et activités ludiques, mais aussi dans le monde entier de manière virtuelle et numérique (avec des lectures dans toutes les langues, comme expliqué ici).
Le thème du FELG 2019 était axé sur le monde grec, puisqu’il s’agissait de L’Iliade d’Homère, qui raconte la légendaire guerre de Troie ; c’est pourquoi ce sont les hellénistes (élèves qui font du grec ancien) qui étaient visées par cette sortie. Néanmoins, les poèmes d’Homère étant des œuvres majeures de la civilisation européenne, et les mythes et légendes se trouvant au programme des cours de latin en 5ème, les latinistes de 5ème ont pu accompagner leurs grandes camarades de l’option grec ancien.
Évidemment, nous avions, au préalable, étudié ou rappelé certains passages et aspects de cette immense œuvre grecque en cours de grec et de latin.
Nous voilà donc partis, jeudi 21 mars, en compagnie de Mme Boureghda (professeure d’histoire-géographie) et de Mme Exertier Dit Monnard (professeure d’espagnol), pour un parcours thématique dont nous ne savons rien de précis. Nous découvrirons les œuvres étudiées sur place.
La visite a commencé par l’étude d’un vase grec antique représentant le fameux passage du jugement de Pâris, où le héros troyen doit choisir qui, des trois déesses Héra, Athéna et Aphrodite, est la plus belle à ses yeux. Chacune, désireuse d’obtenir ce titre, lui fait d’alléchantes promesses, mais Pâris succombe à celle d’Aphrodite de lui offrir l’amour de la plus belle femme du monde, Hélène de Sparte.
Ce passage est un incontournable des légendes homériques, même s’il n’est pas raconté dans L’Iliade à proprement parler, mais par de nombreux autres auteurs, grecs ou pas, qui commentent les poèmes d’Homère.
L’observation et l’analyse de ce vase fut l’occasion, pour les hellénistes, de parler des différentes types de poteries grecques, et notamment des deux manières de les décorer : motifs rouges sur fond noir, ou motifs noirs sur fond rouge. Nous avons ensuite pu faire le tour de la vitrine qui contenait le vase grec pour l’observer de plus près, avant de poursuivre la visite…
La parcours a continué au même étage, avec un arrêt sur une œuvre française à laquelle nous n’aurions peut-être pas fait attention si nous n’y avions pas été invités. Il s’agissait en effet d’un plat en porcelaine de Limoges, datant de la Renaissance, décoré avec des motifs bleus et verts en émail.
Sur ce plat aussi était représenté le jugement de Pâris. Les élèves ont vite perçu la différence qu’il y avait néanmoins entre le décor de ce plat et celui du vase grec : bien sûr, le style et les couleurs n’avaient rien à voir, mais la distinction principale à faire entre les deux, c’est que sur le plat, les divinités étaient représentées avec leurs attributs (des sandales ailées et un caducée pour Hermès, le messager des dieux, un paon pour Héra, etc.).
Nous avons ensuite fait étape peu après devant deux immenses broderies de la Renaissance, elles aussi, qui illustrent des passages non pas antérieurs à la guerre de Troie, mais ultérieurs.
Sur la première, on peut observer les Troyennes, dont la reine Hécube, qui sont emportées comme prisonnières des Grecs après leur victoire sur Troie. En effet, ceux-ci en font leur butin et les retiennent comme esclaves. Les Troyennes, et surtout les femmes de la famille royale, sont donc déshonorées. La reine Hécube, de plus, apprend malheur sur malheur, et voit son petit-fils, dernier héritier du trône troyen, assassiné dans un cours d’eau, par l’homme à qui elle l’avait confié et qui l’a trahie pour de l’argent.
Sur la broderie correspondante, en face, nous pouvons assister à la vengeance des Troyennes, qui rouent de coups le traître responsable du malheur d’Hécube et des Troyennes.
Grâce à notre intéressante médiatrice, nous nous sommes fait la réflexion que le style de cette broderie n’est pas totalement occidental. En effet, on retrouve de nombreux motifs asiatiques, car cette œuvre a été trouvée au Japon, alors colonie portugaise, avant de revenir en Europe.
Étape suivante : un tableau français du XVIIème siècle, sur lequel était représenté un passage de la légende du héros Achille, avant que celui-ci ne prenne part au conflit qui opposa la Grèce à Troie.
En effet, Achille avait déjà, tout jeune, fait le choix d’une vie courte mais pleine de gloire, plutôt qu’une vie longue mais ordinaire. Suite à son éducation aux côtés du centaure Chiron, sa mère, Thétis, une déesse marine, décide de le mettre à l’abri pour quelques temps, en l’envoyant chez le roi Lycomède. Là-bas, Achille vit déguisé en fille pour ne pas être reconnu, mais cela s’ébruite.
Ulysse met alors au point une ruse pour contraindre Achille à rejoindre les guerriers sans user de la force. Il se rend chez Lycomède déguisé en marchand et offre des merveilles à la vue des passantes. Parmi toutes les femmes, Achille est le seul qui se rue, non pas sur les vêtements et les étoffes, mais sur les armes et le bouclier rutilants. Il s’est ainsi trahi et accepte de partir à la guerre avec Ulysse.
Nous avons terminé au sous-sol pour étudier une dernière sculpture représentant le prêtre troyen Laocoon, elle aussi tout à fait intéressante et riche de découvertes pour les élèves et les adultes !
Merci aux personnels du musée et surtout à notre médiatrice, qui a su capter tous les élèves par ses explications claires et sa bienveillance. Nous avons passé une très agréable matinée au musée des Beaux-Arts : cela est prometteur pour nos futures visites, dans le cadre du FELG ou à d’autres occasions…!
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