A chaque fin d’année scolaire, il est important, afin que les élèves de sixième puissent avoir un aperçu réaliste de ce en quoi consistent les cours de latin, de leur présenter la langue et la culture latines et les différents aspects de leur étude en classe.
Fin mai 2018, il leur a donc été proposé une séance d’initiation à la culture romaine antique. Nous avions regroupé les classes de sixième deux par deux, pendant une heure, en salle Muffat, sous la surveillance de leurs professeures de français.
Après une rapide présentation sous forme de diaporama (nombres d’heures dans l’emploi du temps, programmes, activités effectuées, intérêts dans la scolarité et dans la vie en général…), les élèves ont été répartis en groupes de cinq ou six élèves et ont tourné sur sept ateliers organisés en îlots. Il n’y avait pas d’ordre particulier pour effectuer les ateliers, et il s’agissait simplement de faire en sorte que chaque élève ait pu participer à toutes les activités proposées.
Le premier atelier consistait à une lecture des premiers vers de L’Enéide, une œuvre épique du poète romain Virgile, faite à voix haute par une élève latiniste de quatrième ou de troisième. Le but du jeu était de se concentrer suffisamment sur la lecture qui leur était faite pour être capables de trouver le plus grand nombre de spécificités de prononciation de la langue latine. Les élèves de sixième s’en sont souvent très bien sortis !
Le deuxième atelier présentait deux douzaines de cartes, dont la première moitié affichait des mots latins, et la deuxième, des produits du commerce. Il s’agissait alors de former des paires de cartes en associant un mot et un produit, et d’expliquer le lien entre les deux (exemple : le mot « candidus » et une bouteille de lait « Candia »). Là aussi, les sixièmes se sont illustrés par leur réussite !
Le troisième atelier proposait aux initiés d’identifier les dieux du panthéon gréco-romain représentés sur une dizaine de cartes. Une réponse n’était validée que lorsqu’elle était appuyée de deux arguments tirés de l’image observée. C’est encore une activité qui a bien plu aux élèves participants, et dans laquelle ils se sont montrés tout à fait à la hauteur des attentes que l’on pouvait avoir !
Le quatrième atelier, plus axé sur la géographie, a posé davantage de difficultés à ceux qui s’y sont frottés : il fallait, pour y réussir, placer environ dix cartes représentant des bâtiments romains de diverses natures (temples, colonnes, thermes, théâtre, etc.) sur un plan du bassin méditerranéen, afin de se rendre compte de l’étendue de l’architecture romaine dans notre monde actuel. Cette activité montrait ainsi à ceux qui l’ignoraient que l’on peut encore trouver des vestiges romains en Europe méridionale bien sûr, mais aussi en Europe du Nord, au Maghreb et au Proche-Orient… Ce jeu, quoique difficile à réussir, a souvent intrigué les groupes d’élèves et parfois élargi certaines idées préconçues !
Le cinquième atelier n’invitait pas à réfléchir mais à toucher, à manipuler… Le thème de cet îlot était celui de la mosaïque. C’était d’abord l’occasion pour les « grands » latinistes d’exposer leurs travaux, fruits de plusieurs mois d’investissement, au regard souvent admiratif de leurs jeunes camarades, mais c’était aussi, pour les éventuels futurs latinistes, une première opportunité de prendre en main des tesselles, les outils qui avaient été utilisés en classe, de poser des questions à leurs camarades plus âgés sur leur expérience en tant qu’artistes mosaïstes. Les élèves de sixième étaient aussi totalement libres d’appliquer les mains sur les mosaïques, d’en caresser la surface, de les soupeser, afin de se rendre compte de la matérialité des objets ainsi créés. De nombreux sixièmes semblaient intéressés, voire fascinés, par les productions un peu « hors normes » et inhabituelles, mais parfois très belles, conçues par les latinistes.
Les sixième et septième ateliers étaient regroupés sur un seul et même îlot, car ils partageaient le thème de la nourriture.
Le sixième atelier était encore un jeu de cartes : vingt cartes avec des images d’aliments modernes étaient présentées aux joueurs, qui devaient éliminer les dix sur lesquelles les aliments illustrés n’étaient pas connus des Romains de l’Antiquité. Suite à cela, les élèves recevaient dix cartes avec le nom français des aliments restants, et devaient associer le nom à l’image correspondante. Enfin, dix dernières cartes, portant les noms latins des aliments antiques, devaient être correctement disposées sur les paires déjà formées par les images associées aux noms français. On pouvait ainsi observer les liens étymologiques entre eux, en français mais aussi dans d’autres langues.
Quant au dernier atelier, il proposait tout simplement de déguster des sucreries et des desserts romains antiques, cuisinés (avec amour !) par les élèves, leurs familles et la professeure de latin ! Le buffet était tenu, entre autres, par Meryem et Assia, toutes deux très investies dans l’atelier culinaire. Cela faisait suite à une séquence de latin sur les repas dans l’Antiquité, et à la traduction de recettes romaines, notamment. Au menu, nous offrions de l' »apothermum » (sorte de semoule au lait), des « dulcia piperata » (pain d’épices antique), de la « patina de piris » (clafoutis aux poires et au cumin), des « dactyla » (dattes fourrées), accompagnés d’eau ou de jus de fruits antiques (grenade, pomme, poire, abricot)… Un vrai régal, même si les papilles de certains, peu habitués aux saveurs de l’Antiquité, ont été mises à rude épreuve !
Le mot de la fin : un grand merci aux élèves qui ont souhaité s’investir dans la tenue de ces ateliers, à leurs familles qui ont souvent contribué aux préparations culinaires, aux professeures de français de 6ème qui ont très bien encadré leurs élèves et qui ont pris les photographies présentées dans cet article, et à l’administration qui a facilité l’organisation de ces petits événements ! C’était, grâce à leur implication à tous, une jolie réussite !
Onze élèves de sixième ont par la suite souhaité s’inscrire en latin, et nous espérons qu’il y en aura toujours davantage…!
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