Comment procéder à une fouille ? (Yacine, 4°6)
Pour procéder à une fouille, il faut : un casque de chantier, un crayon à papier, un papier quadrillé, un fil de plomb, une pelle, un pinceau, une brouette, une veste de chantier.
Après avoir trouvé un lieu à fouiller (une tombe, un ancien port, un autel…), on procède délicatement avec la pelle. On enlève la terre qui se trouve dessus avec prudence. Si vous trouvez quelque chose, prenez le pinceau, enlevez toute la terre par-dessus et ne déplacez rien. Ensuite, prenez des photos et demandez à des spécialistes de tout déplacer dans un musée. C’est fini !
Un ajout de Mme Lagarde : Ainsi présenté, cela semble rapide et facile, mais en réalité, la fouille archéologique est un travail de longue haleine ou le chercheur doit faire preuve de beaucoup de délicatesse et de minutie. D’ailleurs, la partie d’excavation (où l’on cherche à sortie de la terre des objets) n’est que le début ; il faut ensuite tout reporter par dessin sur le papier quadrillé, car la position des objets peut être interprétée et apporter de nombreuses informations plus tard.
L’interprétation des trouvailles d’une fouille (Kinda, 5°2)
Après avoir retiré tout le sable, nous avons fait le tour du grand bac pour que chaque élève puisse voir l’intégralité des objets. Nous avons trouvé : des bracelets, des colliers, de la vaisselle, des os d’animaux, des ustensiles de maquillage et une épée, et, pour finir, un squelette entier.
Les objets que nous avons déterrés nous laissaient entendre que c’était un squelette de femme, puisqu’elle portait des bracelets, des colliers et des ustensiles de maquillage. Mais les archéologues nous ont expliqué qu’à l’époque, les hommes aussi avaient des bijoux et se maquillaient.
Le squelette avait une chaîne composée de maillons autour du cou et du bassin, alors on a pensé que c’était un esclave enchaîné, mais en réalité ce n’était qu’un collier et une ceinture.
Sur ces entrefaites, les archéologues nous ont expliqué qu’avant d’enterrer le cadavre, on déposait avec lui tout ce qui lui était précieux.
On a aussi appris à savoir reconnaître le sexe d’un squelette grâce à la forme et à la taille de l’os du bassin, car celui des femmes est plus large que celui des hommes.
Un ajout de Mme Lagarde : Comme le souligne Kinda, on peut être tenté, lorsque l’on interprète les résultats d’une fouille, de plaquer nos propres pratiques sur d’autres civilisations (port de bijoux, maquillage, etc.). D’où lanécessité de bien connaître les sociétés antiques pour ne pas faire de contresens sur la fonction des objets. Il faut aussi garder à l’esprit qu’interpréter une fouille se fait en deux temps : par l’observation du squelette lui-même, puis par l’observation des objets autour.
L’estimation de l’âge d’un squelette (Kemil, 4°6)
Grâce au nombre de dents chez le squelette, on peut donner une tranche d’âge car chez les adultes, on retrouve plus de dents que chez les enfants.
La taille du squelette peut dire si ce sont des enfants ou des adultes, également.
Grâce aux articulations, on peut savoir s’il s’agissait de jeunes ou de personnes plus âgées, car en vieillissant, les articulations sont plus usées étant donné que ces personnes ont passé plus de temps à travailler dans leur vie. Mais, les anthropologues n’aiment pas trop cette technique pour estimer l’âge d’un squelette, car il y a des métiers où l’on est toujours assis, donc nos articulations sont moins usées que si l’on travaillait dans des chantiers, par exemple. Cela peut donc être trompeur.
Parfois, dans les cercueils où se trouvent les squelettes, il y a les objets bien-aimés du défunt. Donc, grâce à ces objets, nous pouvons dire à quelle époque celui-ci est mort.
Un ajout de Mme Lagarde : Lorsque Kemil dit que l’on peut comprendre à quelle époque un individu est mort en observant les objets autour du squelette, c’est parce qu’un type d’objets sera plus souvent utilisé, ou sa décoration plus représentative d’une période particulière. Bien sûr ce n’est pas très précis, mais cela peut permettre de restreindre la datation à une fourchette d’un ou deux siècles maximum.
Il existe deux types de datation : celle de l’âge de la personne à sa mort et celle du temps depuis lequel il est mort. Cette seconde datation utilise la méthode scientifique (en lien avec la physique-chimie) dite du « carbone 14 ».
Cette après-midi fut riche en apprentissages et les élèves, ainsi que leur professeur, en sont sortis ravis ! Cela constituera de beaux et intéressants souvenirs des cours de latin…
15 avril 2019 at 23 h 29 min
Bravo aux élèves pour leurs explications très claires, j’aurais adoré participé à cet atelier !